Le dispositif d’annonce est une mesure du Plan Cancer, mise en place à la demande des patients lors des premiers États Généraux des malades atteints de cancer, organisés par la Ligue Nationale contre le Cancer. Il a pour but de faire bénéficier de meilleures conditions d’annonce du diagnostic de leur maladie.
Cette mesure a fait l’objet pendant un an d’une expérimentation nationale portée par 58 établissements de santé.
La généralisation de cette mesure s’appuie sur les deux grands principes suivants :
- Tout patient atteint de cancer doit pouvoir bénéficier, au début de sa maladie et/ou en cas de récidive, d’un dispositif d’annonce organisé, lui assurant la meilleure annonce possible, et qui doit être mis en place dans tous les établissements traitant des patients atteints de cancer.
- La coordination interprofessionnelle, la bonne communication avec les patients et leurs proches ainsi que la souplesse dans la mise en oeuvre, sont essentielles à la réussite de la mise en place de ce dispositif pour chaque patient.
Le dispositif d’annonce doit donner au malade les meilleures conditions d’annonce de sa pathologie. Le patient doit pouvoir bénéficier d’un temps médical d’annonce et de proposition de traitement. Ce temps doit être complété par un temps soignant de soutien et de repérage des besoins du patient. Ainsi, le patient peut avoir accès à des compétences en soins de support. Enfin, le malade étant traité par de nombreuses structures, doit exister une meilleure coordination entre le médecin traitant et les établissements de soins.
C'est la dynamique d’équipe où l’interactivité entre les différents acteurs de santé (prise en charge multidiscplinaire) est continue, qui fait tout l'intérêt de la consultation d'annonce. Ce dispositif doit permettre l’information, le soutien et l’accompagnement du patient et de ses proches.
L’annonce du cancer doit respecter la volonté de savoir du patient et son rythme d’appropriation. La mise en oeuvre de ce dispositif doit aboutir à faciliter l’implication du patient dans la décision thérapeutique, notamment par la connaissance des ressources mises à sa disposition.
On ditingue 4 temps dans le dispositif d'annonce :
Un temps médical
Il s'agit d'une ou (le plus souvent) plusieurs consultations dédiées à l’annonce du diagnostic de cancer et à la présentation de la proposition thérapeutique définie lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire. La décision thérapeutique, acceptée par le malade, est formalisée par écrit par le plan personnalisé de soins, qui lui sera remis.
Un temps d’accompagnement soignant
Le malade (avec ou sans ses proches) peut discuter, s'il le souhaite, avec des soignants disponibles à cet effet, qui écoutent, reformulent, donnent de l’information. Une consultation paramédicale doit être rendue possible immédiatement après chacune des consultations médicales. Bien entendu, cette consultation paramédicale n'est pas obligatoire et est simplement proposée au patient.
L'accès à des soins de support
Ces soignants peuvent orienter le patient vers d’autres professionnels tels que : service social (selon le bilan social initial), psychologue et/ou psychiatre, diététicien, spécialiste de la douleur, ergothérapeute, kinésithérapeute, stomathérapeute. Ils peuvent aussi les informer sur les services offerts par les associations de malade ou sur l'information que peut dispenser des Espaces Rencontres Information.
Le retour vers le médecin traitant
Plus le patient est informé, plus il se posera de question et se retournera vers son médecin traitant. La communication entre l’équipe et le médecin traitant est donc indispensable pour permettre un discours aussi homogène que possible. En outre, la qualité de ces échanges est, pour le patient, un gage de sécurité et de continuité des soins.
Suite à l'expérimentation initiale, aux alentours de l'année 2005, le dispositif d'annonce s'est généralisé à tous les centres traitant des malades atteints de cancer. Des outils ont été créés à partir des premières expériences. De nombreuses formations des médecins et des soignants ont été faites.
La mise en place de ce dispositif a été à l'origine d'une meilleure écoute médicale et paramédicale du malade : le comportement médical s'est nettement amélioré, les patients ayant à juste titre expliqué ce qu'ils ne trouvaient pas normal dans la relation médecin - malade.
L'amélioration de la compréhension des malades et leur meilleure écoute aboutissent à une prise en charge beaucoup plus facile et à des soins de meilleure qualité. On sait qu'un traitement est d'autant mieux supporté que sa nécessité a bien été comprise par le patient.
En outre, ce dispositif rend toute sa dignité de personne humaine au malade en le faisant participer, en pleine conscience, à la décision thérapeutique qui le concerne (éducation thérapeutique).